Petite rumeur pour beaux dégats

La rumeur est l’enfant cachée du voyeurisme et de la critique. La presse dite « people »l’a élevée et même si mal élevée ! La rumeur, cette information non vérifiée, amplifiée, déformée, voire franchement falsifiée ! La rumeur est sournoise, vicieuse et bien entendu dangereuse. Elle a aussi l’ambition de jouer dans la cour des grands, se veut « information », mais traîne avec les ragots, la calomnie, le mensonge et la diffamation.

La rumeur et ses rejetons ressemblent à s’y méprendre aux petits du chacal, avec ses vrais faux divorces s’affichant à la une, ou les vraies fausses révélations d’un petit présentateur télé qu’on nous présente comme une star. Certains hebdomadaires vont même jusqu’à préciser que toutes les infos distillées n’ont pas été vérifiées. C’est bien gentil, mais on aurait préféré qu’elles l’aient été avant publication ; à moins, comme je le crois, qu’il ne s’agisse d’un jeu destiné à exploiter les mauvais penchants de la nature humaine !

La rumeur ne coûte pas trop cher ; souvent pour à peine deux Euros vous pouvez en avoir pour la semaine !

La rumeur est pourtant un fléau. Désormais avec elle au pouvoir, ce qui compte n’est plus la vérité, les faits, mais ce qu’elle raconte ! C’est la répétition d’une information qui devient vérité et non plus la démonstration de celle-ci !

L’Évangile selon Jean (chapitre 21.23) se referme sur une rumeur : « Là-dessus le bruit courut parmi les frères… »
Quel malheur que ceux et celles se réclamant de Jésus-Christ ne soient pas davantage rigoureux, voire même intransigeants avec la rumeur pour lui tordre le cou chaque fois qu’ils la rencontrent. Au lieu de cela les « Je me suis laissé dire que… », les « Telle personne a entendu que… » ou les « Il paraît que… » alimentent l’ennui d’un christianisme décadent et permettent à certaines personnes se réclamant abusivement de Jésus-Christ d’occuper leurs journées sur la terre !
La rumeur tue ! Elle entache la réputation de quelqu’un, parfois durablement ! Elle génère le doute, favorise la suspicion ; elle a un slogan terrifiant : « Il n’y a pas de fumée sans feu ! »

La rumeur sépare les amis ; ceux qui s’en préoccupent y trouvent finalement leur compte ; elle est un tel piège où plus on se débat pour en sortir, plus on s'enfonce ; ce qui est étonnant avec elle, c’est que plus elle est énorme, plus elle est crue ; elle permet de détourner l’attention des gens des vrais problèmes ; celui qui la répand cache souvent une grande misère personnelle.
Que la rumeur arrange bien le diable, c’est un fait puisqu’elle fait partie de la grande famille du mensonge ; combien de gens perdus juste à cause de rumeurs non fondées ? Combien de pasteurs « plombés » ayant quitté le ministère, ou trop atteint pour s’y donner à fond à cause d’elle ? Combien de suicides n'a-t-elle pas provoqués ? Combien de dépressions n'a t-elle pas engendrées ? Combien de maladie n'a-t-elle pas, à terme, favorisées ?

Il existe un suivi psychologique, spirituel, moral pour les victimes d’abus en tous genres, mais rien (encore) en faveur des victimes de la rumeur, de leurs enfants, de leur famille et pourtant il existe là un véritable champ d'action, tant les besoins sont énormes !

Alors à qui le tour ?

Pour ne pas vous laisser sur une note par trop négative, je vous rappelle ce que Jésus a dit de la rumeur, lui le défenseur des victimes : "Il est impossible qu'il n'arrive pas des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent !" (Luc 17.1)